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Messe chrismale à la cathédrale

Bénédiction des saintes Huiles et renouvellement des promesses sacerdotales.

 

La messe chrismale célébrée ce Mercredi saint au soir à la cathédrale de Luxembourg a réuni le peuple chrétien autour de son archevêque, le cardinal Jean-Claude Hollerich, et de la majeure partie des prêtres du diocèse, à commencer par l’évêque auxiliaire, Mgr Leo Wagener, et le vicaire général, le chanoine Patrick Muller. Célébration solennelle et moment essentiel de l'année liturgique, la messe chrismale voit le renouvellement par les prêtres de leurs promesses sacerdotales et la bénédiction des saintes Huiles. Elle illustre l'unité du peuple de Dieu et la richesse des sacrements qui nourrissent la foi de la communauté catholique.

Pour cette messe de fête célébrée en ornements blancs, la Consolatrice resplendit, immaculée au cœur de l’autel votif, mais la croix de procession est voilée, rappelant que le Triduum pascal commence demain. Au premier rang de la nef, les catéchumènes sont reconnaissables à l’écharpe violette reçue lors de la cérémonie de l’appel décisif et qu’ils portent fièrement.

"Il nous faut creuser dans nos cœurs un espace réservé à Dieu"

Dans son homélie, Mgr Hollerich s’adresse principalement aux prêtres, mais également à tous les fidèles à travers eux. « Il nous faut trouver une réponse à l’indifférence de notre temps envers Dieu (…). Il nous faut creuser dans nos cœurs un espace réservé à Dieu (…). Nous voulons convaincre, par notre ‘être ensemble’ que Dieu existe, que Jésus est son fils bien-aimé, qu’Il mort et ressuscité et qu’Il veut nous faire participer à sa vie. » En terminant, notre archevêque adresse aux prêtres « un tout grand merci de la part de toute l’Église du Christ qui est à Luxembourg ». Des applaudissements nourris éclatent, preuve tangible de la reconnaissance des fidèles vis-à-vis de leurs pasteurs.

Puis, l’évêque interroge les prêtres : Fils très chers, en cet anniversaire du jour où le Christ fit participer ses Apôtres et à chacun d’entre nous à son sacerdoce, voulez-vous, devant votre évêque et le peuple saint de Dieu, renouveler les engagements que vous avez pris autrefois ? Voulez-vous vivre toujours plus unis au Seigneur Jésus et chercher à lui ressembler, en renonçant à vous-mêmes, en étant fidèles aux engagements attachés à la charge ministérielle que vous avez reçue avec joie, par amour du Christ et pour le service de son Église, au jour de votre ordination sacerdotale ? Voulez-vous être les fidèles intendants des mystères de Dieu par la sainte eucharistie et les autres célébrations liturgiques, et assurer fidèlement la charge sainte de l’enseignement, à la suite du Christ, notre Tête et notre Pasteur, avec désintéressement et souci des âmes ?
Les réponses affirmatives des prêtres résonnent dans la cathédrale : Oui, je le veux.

Trois huiles différentes sont ensuite bénites ou consacrée par Mgr Hollerich. L’huile des catéchumènes sera utilisée lors des différentes prières qui précéderont le baptême des adultes. Elle accordera force et intelligence aux futurs baptisés et symbolise le combat contre le Mal. L’huile des infirmes servira pour le sacrement des malades. Symbole de force, elle soulagera l’âme et le corps des souffrants. La troisième huile est le Saint Chrême, utilisé pour la célébration du baptême, des ordinations et de la confirmation. Elle est l’huile la plus importante des trois, la seule à être parfumée, symbolisant notre communion avec Dieu et le Christ. Elle n’est pas bénite mais consacrée, dans une forme liturgique plus solennelle que la bénédiction des huiles. L’évêque verse le baume dans l’urne, puis il dit une grande prière de consécration, pendant que tous les concélébrants étendent la main sur cet onguent. Le Saint Chrême est l’onction de l’Esprit-Saint qui confère des grâces aux trois sacrements qui configurent au Christ : le baptême, la confirmation et l’ordination.

Pendant la procession des offrandes, l’hymne au Saint Chrême, composé au sixième siècle par saint Fortunat, évêque de Poitiers, emplit la cathédrale de ses sonorités grégoriennes. Puis, la préface du sacerdoce du Christ fait le lien entre les Huiles et le renouvellement des promesses sacerdotales. « Par l’onction de l’Esprit Saint, tu as établi ton Fils unique grand prêtre de l’Alliance nouvelle et éternelle (…). C’est lui, le Christ, qui donne au peuple racheté la dignité du sacerdoce royal ; et, dans son amour fraternel, il choisit aussi des hommes qui, en recevant l’imposition des mains, auront part à son ministère. »

À l’issue de la messe, les saintes Huiles sortent en procession, accompagnées par Josiane Mirkes, responsable de la pastorale des malades, et par Patrick De Rond, responsable du catéchuménat des adultes. À l’approche du Triduum pascal, rendons grâce pour les sacrements que ces Huiles vont permettre de prodiguer et pour les prêtres qui en sont les instruments. Comme le dit la prière de consécration du Saint-Chrême, « Répands largement les dons du Saint-Esprit sur nos frères que cette onction va imprégner ; fais resplendir ta sainteté sur les personnes et les objets marqués de cette huile sainte ; mais surtout, par les sacrements où cette huile sera employée, fais progresser encore ton Église jusqu’à ce qu’elle atteigne cette plénitude où toi-même, dans l’éternelle lumière, tu seras totalement présent à tous les êtres avec le Christ, dans l’Esprit Saint, pour les siècles des siècles. »

Les saintes Huiles :
- Le Saint Chrême est composé d’huile d’olive et de baume parfumé. Il est requis pour les sacrements du baptême, de la confirmation et de l’ordination. Il est consacré.
- L’huile des malades et l’huile des catéchumènes sont composées exclusivement d’huile d’olive ; elles sont utilisées pour le sacrement des malades et celui du baptême. Elles sont bénites.

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