Maria on Tour, c’est le nom donné par les organisateurs du Jubilé des 400 ans de l’Octave aux visites de la statue de Notre-Dame Consolatrice des affligés en dehors de la cathédrale. Depuis le 8 décembre et l’ouverture du Jubilé, la Consolatrice est déjà allée rendre visite aux maisons de retraite de la Ville de Luxembourg qui, pour plusieurs d’entre elles, sont tenues par des congrégations. Mais nos anciens ne sont pas les seuls à ne pas pouvoir bouger. Les religieuses contemplatives du monastère Sainte-Hildegarde de Bingen, plus connues sous le nom des "soeurs bleues du Cents"*, ont fait le choix d’une vie retirée derrière la clôture de leur couvent. Ce 25 mars, alors que le Carême s’interrompt pour la solennité de l’Annonciation, ce sont elles qui accueillent Maria on Tour.

En 2016 déjà, pour le 350^ème anniversaire de l’élection de la Consolatrice comme patronne de la Ville de Luxembourg (10 octobre 1666), la statue était allée rendre visite aux paroisses, aux communautés, aux maisons de retraite et aux écoles du Luxembourg. L’initiative avait duré du 8 mai au 10 octobre 2016 et avait d’ailleurs démarré au Centre spirituel du Cents. Pourquoi une telle pérégrination ? Depuis des siècles, les chrétiens se rendent auprès de la Consolatrice, au Glacis d’abord puis à la cathédrale. En 2016 comme pour le Jubilé des 400 ans, c’est la statue de Notre-Dame Consolatrice des affligés qui se déplace, invitant les communautés chrétiennes à se confier à la prière de la Mère de Dieu.

« En 2016, la statue passait une journée complète dans les paroisses ou les communautés, se souvient Mireille Sigal, membre du comité d’organisation du Jubilé. Pour ce Jubilé des 400 ans nous avons préféré une visite plus courte, de deux à trois heures. » La logistique reste lourde. Il faut à chaque fois descendre la statue, la préparer dans sa vitrine protectrice, la charger dans son minibus. « C’est l’entreprise Sales-Lentz qui sponsorise le déplacement, précise Mireille Sigal. Ils prennent en charge tous les frais. Mais c’est une manœuvre délicate car la statue est une antiquité, un objet très précieux. »

L’expérience de ces visites est très dense, avec entre trente et cinquante résidents présents à chaque fois. « C’est très impressionnant, avoue Sonja Sartorius, membre du comité du Jubilé. Les aînés sont très touchés de voir la statue de si près. Certains ne sont plus totalement lucides, mais ils retrouvent les mots de la prière et chantent avec nous. » La récitation du chapelet les chants traditionnels à Marie ont rythmé chaque visite, suscitant beaucoup d’émotion chez les pensionnaires. « Ce sont des moments de consolation, explique Mireille Sigal. Après le temps de prière, l’abbé Tom Kerger bénit chacun individuellement. »

Parfois, les escapades de la Consolatrice ont eu des effets inattendus. Comme cette fois où, à la sortie de la cathédrale, alors que l’équipe d’organisation attendait le minibus, un couple de touristes s’est arrêté pour un moment de prière. « La rencontre, c’est la raison de ce tour », conclut Sonja Sartorius.

Prière de saint Charles de Foucauld (1858-1916)
Notre Dame, qui par votre oui
Avez changé la face du monde,
Prenez en pitié
Ceux qui veulent dire oui pour toujours. 
Vous savez à quel prix ce mot s’achète et se tient, 
Obtenez-nous de ne pas reculer 
Devant ce qu’il exige de nous. 
Apprenez-nous à le dire, comme vous, 
Dans l’humilité, la pureté, la simplicité 
Et l’abandon à la volonté du Père. 
Faites que tout au long de notre vie 
Les oui que nous dirons après celui-là, 
Ne soient pas autre chose 
Qu’un moyen d’adhérer 
Encore plus parfaitement à la volonté de Dieu 
Pour notre salut et celui du monde entier. 
Amen.

* Deux communautés de "soeurs bleues" sont présentes à Cents : les apostoliques, que l'on croise dans tous les événements de l'Église, et les contemplatives cloîtrées qui ouvrent leurs portes une fois par mois pour un apéritif après la messe de 10 heures 30.