La vénération des reliques des saints est née dès le début du christianisme avec l’habitude prise de célébrer la messe sur les tombes des martyrs. Cette tradition persiste aujourd’hui : lors de la consécration d’une nouvelle église, des reliques sont déposées à l’intérieur de l’autel.

Ce bel exemple de la piété populaire chère au cœur du pape François a touché également celui du chanoine Jean Ehret, directeur de la Luxembourg School of Religion & Society. Cet intellectuel habitué à la lecture de saint Thomas et aux analyses des théologiens les plus pointus, parle avec émotion de sa rencontre avec les restes de saint Thomas. « J’ai découvert le voyage des reliques du saint Docteur tout simplement sur le site Internet du triple jubilé, nous a-t-il raconté. En août 2023, j’ai été passer quelques jours à l’abbaye Notre-Dame de Miséricorde à Rosans, qui devait accueillir les reliques. Il se trouve que je suis arrivé avant saint Thomas. Quand le frère Philippe-Marie Margelidon (o. p.), qui accompagnait le reliquaire, a garé sa voiture, je me suis dit ‘Qui salues-tu en premier ? Le frère Philippe-Marie ou le frère saint Thomas ?’ J’ai commencé par vénérer saint Thomas, puis j’ai salué le frère. » Ensuite, tout a été très simple. « Grâce aux relations si faciles et si fraternelles, la visite des reliques au Luxembourg a été rendue possible aux dates où la LSRS organise une conférence interdisciplinaire sur saint Thomas. »

Concrètement, comment s’organise un tel transport ? « Je remonterai en voiture de Toulouse, explique le chanoine Ehret, et je me réjouis à l’avance de faire la route en compagnie de saint Thomas ! Ce n’est pas tous les jours que l’on peut voyager en compagnie d’un ami saint ! ». Voilà tout l’intérêt des reliques : elles nous permettent d’approcher l’humanité et la réalité du saint qui a d’abord été une personne. Logiquement, l’Église accorde une grande importance à l’authenticité de celles-ci et fait régulièrement appel à la science pour procéder à de nouvelles analyses. Et chaque relique est accompagnée d’un document scellé prouvant son authenticité.

En ce qui concerne celles de saint Thomas, l’histoire en est bien connue. Le Dictionnaire de spiritualité * la rapporte en ces termes : Le culte rendu à Thomas commença dès sa mort en Italie. Des miracles furent constatés. Sept mois après la mort les moines ramenèrent le corps près de l'autel où ils l'avaient d'abord enseveli avant de le cacher dans la chapelle Saint-Étienne ; à cette occasion, une odeur suave se répandit dans la chapelle et le cloître (…). En 1369, les reliques furent envoyées à Toulouse par ordre du pape Urbain V et déposées dans l'église des dominicains. Transportées à la basilique Saint-Sernin durant la Révolution française, elles ont été ramenées le 7 mars 1974 dans l'église des Jacobins restaurée. De fait, le dernier document présent à côté du crâne de saint Thomas est celui de 1974.

Le mardi 11 mars, les reliques arriveront au Centre Jean XXIII à 18 heures 30. Les 12, 13 et 14 mars, elles pourront être vénérées dans la chapelle toute la journée. Le samedi 15 mars, les reliques seront portées en procession vers l’église Saint-Michel où elles resteront jusqu’au dimanche 16 mars au soir.

Une prière de saint Thomas d’Aquin
Accordez-moi, Dieu miséricordieux, de désirer avec ardeur ce que vous approuvez, de le rechercher avec prudence, de le reconnaître avec vérité, de l'accomplir avec perfection, à la louange et à la gloire de votre nom.
Mettez de l'ordre en ma vie, accordez-moi de savoir ce que vous voulez que je fasse, donnez-moi de l'accomplir comme il faut et comme il est utile au salut de mon âme.

* Le Dictionnaire de spiritualité est un ouvrage de référence publié sous la responsabilité des Jésuites. Né en 1928, faisant appel à plus de 1500 contributeurs, le Dictionnaire est régulièrement actualisé.