« Saint Thomas d’Aquin est un géant qui continue à inspirer l’Église », c’est par ces mots que le cardinal Jean-Claude Hollerich a introduit la messe pontificale célébrée dans la chapelle du Centre Jean XXIII le vendredi 14 mars dernier, remerciant également Monseigneur Franz Josef Gebert, évêque auxiliaire émérite du diocèse de Trèves, pour sa présence.

La vision donnée par Mgr Hollerich du docteur angélique éclaire un nouvel aspect de cette figure indispensable à la chrétienté et encourage à le suivre. « Saint Thomas a osé penser dans des catégories nouvelles. Lié à sa sainteté, cela a eu un effet considérable sur l’Église. Pour vraiment suivre saint Thomas, il nous faut la sainteté. Il faut que notre foi emplisse toute notre vie. Il faut que nous vivions dans notre temps. Nous devons sentir les défis et les besoins de notre temps et de notre culture pour parler de Jésus et de l’Évangile en de nouveaux termes, qui assureront leur présence dans les temps futurs. En tant que communauté, en tant qu’églises, nous pouvons y arriver parce que le Saint-Esprit guide le peuple des baptisés. Dieu est vivant dans notre temps. À nous de le découvrir avec humilité et de l’exprimer dans nos pensées, dans nos poèmes, dans nos chants. »

Le lendemain samedi, c’est en procession qu’un groupe de fidèles a accompagné les reliques depuis la chapelle du Centre Jean XXIII jusqu’à l’église Saint-Michel. « Saint Thomas est un grand saint et nous avons beaucoup de chance de l’avoir en visite chez nous, remarque un jeune homme, il peut nous aider à poursuivre sur notre chemin avec Dieu. » Au sens figuré et au sens du pèlerinage. De fait, le théologien est familier de la route : au cours de ses presque cinquante années de vie, il a parcouru quinze mille kilomètres à pied ! Naples, Paris, Cologne, Rome… L’Aquinate est mort à mi-chemin entre Naples et Rome alors qu’il se rendait à Lyon pour participer au concile convoqué par le pape Grégoire X.

Arrivée à la porte Mansfeld, c’est en autobus que la procession a gravi la montée de Clausen pour entrer dans l’église Saint-Michel sous les yeux interloqués d’une nuée de touristes. « C’est un beau moment de recueillement mais aussi de témoignage, remarque un diacre. Saint Thomas nous donne une force intérieure pour continuer sur le chemin sur lequel Dieu nous conduit. »

Pange, lingua - Chante, ma langue, hymne composé par saint Thomas d’Aquin pour la fête du Saint Sacrement

Chante, ma langue, le mystère du corps glorieux
Et du sang précieux, que le Roi de la terre,
Issu d’un noble sein, répandit en rachat du monde.
Donné pour nous, né pour nous d’une vierge pure,
Lui qui vécut dans le monde et y sema sa parole,
Mit un terme admirable à son séjour ici.
La nuit de la dernière Cène, avec ses frères,
Ayant pleinement observé la loi dans ce repas sacré,
De ses propres mains il se donne aux douze
Lui la parole faite chair, par sa parole il fait du pain sa chair véritable
Et le vin devient son sang. Alors, si nos sens buttent,
La foi sincère suffit seule à affermir notre cœur.
Vénérons à genoux un si grand sacrement
Que l’ancienne forme laisse place au nouveau rite
Et que la foi supplée aux limites des sens.
À Celui qui engendre et à l’engendré, louange et jubilation
Salutation, honneur, puissance et bénédiction
Et que même louange soit donnée à Celui qui de chacun d’eux procède.
Amen.